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Attentions aux phtalates

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Vins
Les moûts contiennent très peu de phtalates. C’est pendant l’élaboration du vin, que ce dernier va plus ou moins se charger, par contacts avec les matières plastiques.

Qu’en est-il vraiment de la situation des vins français vis-à-vis des phtalates, ces molécules issues des plastiques?

Un groupe national coordonné par l’IFV a analysé les teneurs en phtalates de 383 vins issus de toutes les régions viticoles françaises entre 2012 et 2015. Douze molécules ont été recherchées, dont dix phtalates et le bis-phénol A (BPA).

Les résultats montrent que les vins peuvent contenir des phtalates, mais à des teneurs très faibles.

Quatre molécules sont retrouvées plus fréquemment: le DBP (dibutyl-phtalate) est présent dans 50% des vins analysés, à une concentration de 48µg/l en moyenne. Vient ensuite le BBP (benzylbutyl-phtalate), présent dans 23% des vins à une teneur de 7µg/l et le BPA quantifié dans 21% des échantillons à une teneur moyenne de 28µg/l.
L’étude a révélé la présence de DMP (diméthyl-phtalate) dans 5% des vins, bien qu’interdit dans la fabrication des plastiques au contact des denrées alimentaires par la réglementation européenne depuis 2011. Ceci peut s’expliquer par le fait que les plastiques utilisés dataient d’avant cette date.
Quatre molécules n’ont jamais été retrouvées (DNOP, DEP, DCHP et DBS). D’autres sont présentes uniquement dans les vins mutés (DIDP) ou les alcools de mutage (DEHP, DINP, DEHA).
 

Que dit la réglementation ?

Pour l’instant, la réglementation européenne ne définit pas strictement de limites à respecter dans les vins. En revanche, elle règlemente la composition des plastiques, en définissant des limites de migration globale ou spécifique, c’est-à-dire la quantité maximale de substances qu’un plastique peut céder à l’aliment qu’il contient.
 

"Ce cadre juridique assez flou va très certainement évoluer au niveau européen, mais nous n’avons pas d’échéance", indique Vincent Bouazza, du laboratoire Dubernet.

En effet, trois phtalates (DBP, DEHP, BBP) sont classées CMR (cancérogène, mutagène, reprotoxique) par le règlement Reach.
Le BPA, lui, sera interdit en France dans les contenants alimentaires, à partir de juillet prochain. Toutefois, l’interdiction ne s’applique pas aux matériels et équipements industriels utilisés dans la production, la transformation, le stockage ou le transport de denrées alimentaires (cuves fixes, cuves de bateau ou de camion, réservoirs, citernes, silos, tubulures, tuyaux…) et notamment aux cuves revêtues en résine époxydique utilisées en vinification.

D’après l’IFV, les moûts contiennent très peu de phtalates. C’est pendant l’élaboration du vin, que ce dernier va plus ou moins se charger, par contact avec les matières plastiques. L’étude a mis en évidence que ces molécules indésirables provenaient des matériels œnologiques (résines époxy, fibre polyester, tuyaux PVC…).

À noter que collages et filtrations peuvent aider à diminuer les concentrations, si nécessaire.


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